Publications récentes– Septembre 2017

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Surveillance

Une plateforme de données pour améliorer la prévention de la rage au Sri Lanka. Une plateforme électronique de surveillance de la rage a été mise en place en juine 2016, elle lie 6 cliniques, 3 laboratoires et l'inspection de la santé publique. En 9 mois, 12121 cas de morsures animales ont été enregistrés et les informations en temps réel sur le traitement et les suites pour les patients qui ont commencé une prophylaxie post-exposition (9507) ou qui ont reçu un traitement différé (2614) était accessible de manière sécurisée aux cliniciens. Les laboratoires communiquaient rapidement leurs résultats de recherche de rage sur las animaux morts (328/907 cas positifs). Dans 2 districts pilotes, des SMS de rappel étaient envoyés à 1376 des 1933 patients et des rapports quotidiens  des cas de morsure étaient envoyés pas SMS aux 17 inspecteurs en santé publique pour investigation.

La caractérisation moléculaire de variants antigéniques atypiques du virus de la rage canine montre sa réintroduction par des vecteurs sauvages au sud-est du Mexique. La caractérisation moléculaire de 6 souches de virus rabique trouvées dans les états du Yucatan et de Chiapas a montré des profils atypiques chez 4 d'entre elles après typage par anticorps monoclonaux. Les analyses phylogénétiques conduites sur l'ARN ont montré que 3 étaient des souches atypiques du Yucatan associées avec des moufettes et différentes des autres lignées. La souche atypique de Chiapas faisait partie d'une lignée considérée comme éteinte tandis que les autres sont apparentées avec les variants classiques de souches canines.

Planification stratégique.

Formation du Réseau sur la Rage en Afrique de l'est : une approche sous-régionale de l'élimination de la rage. Le premier meeting du réseau sous-régional sur la rage en Afrique de l'est a regroupé le Kenya, l'Éthiopie, la Tanzanie, le Rouanda et l'Ouganda.  L'approche raisonnée de l'élimination de la rage et l'outil de cheminement mondial d'élimination de la rage ont été utilisés pour stimuler la discussion et l'organisation pour arriver à éliminer les cas de rage humaine transmise par les chiens en 2030. Notre analyse a estimé à 1 830 000 la population totale de chiens dans la région, avec une couverture vaccinale actuelle de 5% et à 4910 le nombre de vaccinateurs disponibles. Il y a un déficit annuel moyen de 23 000 000 US$ si l'élimination doit être obtenue dans la région en 2030.

Vaccination des chiens.

Le rôle de la gestion des populations de chiens dans l'élimination de la rage – Revue des approches actuelles et opportunités futures. Une revue de la gestion des populations de chiens dans le contexte du contrôle de la rage. Des outils humains de gestion des populations canines, comme la stérilisation, pourraient théoriquement en réduire le turnover et la taille, ce qui permettrait de maintenir plus facilement une bonne couverture vaccinale. Cependant, les demandes techniques, les coûts et le temps nécessaire à évaluer l'impact au niveau de la population constituent les principaux obstacles et les preuves d'un impact à l'échelle de la population sont actuellement rares.

Facteurs de risque liés à une réponse sérologique insuffisante après une primo-vaccination effectuée chez des chiens de moins d'un an. Les titres en anticorps antirabiques après primo-vaccination ont été mesurés chez 8011 chiens de moins d'un an par les méthodes de routine, les facteurs associés avec une réponse inférieure à 0.5 UI/mL ont été identifiés. Les chiens vaccinés après 16 semaines ont montré des titres supérieurs à ceux vaccinés avant 12 semaines et entre 12 et 16 semaines (qui étaient équivalents). La plupart des chiens n'avaient pas de réponse suffisante 3 jours après la vaccination, le meilleur moment pour le test est entre 8 et 10 jours post-vaccination. La plupart des chiens montraient une réponse suffisante après un second test, en l'absence de tout rappel vaccinal. Un rappel vaccinal après une mauvaise réponse sérologique donnait une très forte probabilité d'obtenir une réponse acceptable par la suite.

L'écologie du chien et ses implications dans le contrôle de la rage à Gwagwalada, Federal Capital Territory, Abuja au Nigeria. Des recensements par comptage direct dans les rues et une enquête en porte à porte dans la cité ont permis de déterminer un rapport chien/homme de 1:3.7 et d'estimer la population totale de chiens à 103758. La majorité des chiens sont libres de divaguer en zone urbaine (60.9%) et en zone semi-urbaine (82%) et la plupart n'avaient pas de certificat de vaccination. Le port d'un collier, la région, le sexe, l'usage fait du chien et le fait d'avoir déjà été amené chez un vétérinaire étaient significativement liés avec la vaccination antirabique. Parmi les personnes interrogées, celles avec un niveau éducatif plus élevé étaient prêtes à payer plus les soins pour leurs chiens que les autres.

Cas humains.

Transmission du virus rabique par transplantation d'organes en Chine de 2015 à 2016. Deux receveurs de greffes ont développé la rage et en sont morts. Un diagnostic d'encéphalite virale avait été porté chez le donneur, un jeune garçon, mais la recherche de rage par ELISA étant négative, le prélèvement des organes était alors possible selon le programme de transplantation d'organes en Chine.

Rage de la faune sauvage.

Conséquences économiques de l'élimination de la rage sylvatique en Italie. Après la réapparition de la rage en Italie en 2008, entre l'hiver 2009 et l'automne 2016, au total 15 campagnes de vaccination orale ont été menées par distribution aérienne d'appâts (4 en urgence, 4 classiques et 7 préventives). Le coût cumulé du km2 traité a été estimé à 59.45 € lors des campagnes d'urgence et variait de 51.94 à 65.67€ lors des campagnes habituelles. La majorité du coût des campagnes de vaccination orale correspondait au prix des appâts et à leur distribution. Une réduction de la densité de distribution des appâts permettrait une économie de 22.81%, tout en maintenant un niveau de prise d'appât suffisant dans la population de renards.

Exposition naturelle des chauves-souris au virus rabique à Grenade. Des échantillons de cerveau et de sérum de 111 chauves-souris insectivores et frugivores de 4 espèces différentes ont été testés. La recherche d'antigène du virus rabique ou d'un fragment d'ARN du génome a été négative dans tous les échantillons de cerveau. Des anticorps neutralisant le virus rabique ont été détectés dans le sérum de 8 A. jamaicensis de 4 des 6 paroisses. Les chauves-souris de Grenade montrent toujours une exposition naturelle au virus rabique, mais la sérologie seule ne permet pas de déterminer la souche de virus rabique qui circule. La dispersion de chauves-souris infectées vers les îles voisines est possible.

Traduit par Jacques Barrat, ANSES-Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France