Vacciner les chiens protège des menaces liées à la faune sauvage

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Une baisse de l’incidence de la rage a été attribuée à la présence de léopards vivant dans le parc national Sanjay Gandhi à Mumb

Plusieurs articles récents illustrent comment la faune sauvage peut influencer l’écologie de la rage dans une région donnée. Les animaux sauvages vivant à proximité des habitations humaines interagissent souvent avec les populations locales de chiens et sont ainsi susceptibles d’influencer la menace de la rage – parfois de manière inattendue – mais l’impact de la faune sauvage sur la transmission de la rage aux animaux domestiques et aux populations humaines peut être réduit grâce à une vaccination complète de l’ensemble de la populations

Israël contrôle habituellement la rage en répandant des vaccins comestibles dans les zones frontalières, mais une crise diplomatique l’an dernier entre Israël et la Jordanie a empêché de mener à bien le programme d’épandage de vaccins dans la région.  Plus de 3000 chacals vivent dans la zone où les cas sont survenus, et des rapports indiquent que les autorités israéliennes responsables des espaces naturels essaient maintenant de contrôler la rage chez les chacals par l’abattage et l’épandage de boulettes vaccinales de manière plus soutenue dans les zones atteintes. Le ministère de l’agriculture veut s’assurer que la maladie ne soit pas transmise aux chiens et aux chats : les chats sauvages sont vaccinés et les rappels antirabiques sont fournis gratuitement dans l’espoir de protéger les animaux domestiques contre la rage et limiter ainsi la propagation de l’épidémie.

Il arrive que des espèces sauvages très menacées soient victimes de la rage :  toute une meute de chiens sauvages a été récemment décimée par la rage dans le parc national de Hwange au Zimbabwe, infectée par d’autres prédateurs sauvages présents dans le parc. Les chiens sauvages ne sont généralement pas vaccinés, et sans protection contre la maladie, des meutes entières ont succombé à la rage, situation jugée très préoccupante par les spécialistes de l’environnement et de la conservation des espèces. Un article du Sierra Club  révèle comment on a pu contribuer à éviter le passage de la rage rentre les chiens sauvages africains et les chiens domestiques en vaccinant ces derniers au voisinage du parc, dans l’espoir d’empêcher l’extinction de cette espèce. Le cercle de vaccination autour du parc empêche la maladie de se propager entre les chiens domestiques et les animaux sauvages réceptifs.

Si des réservoirs de faune sauvage non vaccinée peuvent propager la rage, les prédateurs sauvages peuvent aussi réduire la densité d’une espèce réservoir et par conséquent l’incidence de la maladie. Une  nouvelle étude parue dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment rapporte comment les léopards du parc national Sanjay Ghandi près de Mumbai, en Inde, chassent les chiens errants, leur principale source alimentaire, près des limites du parc. On a constaté une corrélation entre la présence de près de 40 léopards et une plus faible incidence de la rage par rapport aux zones environnantes de la ville. On estime que 1500 chiens sont tués par les léopards chaque année, réduisant d’un facteur dix la densité des chiens comparativement au reste de la ville – et réduisant ainsi l’incidence de la rage.  Il a été estimé que la prédation des chiens par les léopards du parc a empêché 1000 morsures potentielles par les chiens et 90 cas potentiels de rage.

Rédigé par  Laura Baker, GARC, à partir du SIerra Club online magazine, Sierra, “As Rabies Scourges Painted Dogs, a Race to Vaccinate Domestic Breeds”; du  Times of Israel, Animal rabies incidents quadruple, raising fears of outbreak among humans; et de Haaretz, “Israel on the Brink of a Rabies Epidemic, Thousands of Coyotes Killed”; du National Geographic, “How City-Dwelling Leopards Improve Human Health”.

Traduit par le Dr Brigitte Dunais, CHU de Nice, Nice, France