Nouveau GARC, de nouveaux Champions en Action

 

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Vers la fin du mois d’août, nous avons partagé avec vous certains changements passionnants. Dans le cadre du nouveau GARC, nous sommes également ravis de vous présenter notre rubrique Champions en Action (anciennement Kerenza Chats with Champions). Dans cette série, nous mettons en lumière le travail inspirant, les défis et les histoires de réussite de nos champions mondiaux de la lutte contre la rage. Kerenza Vlastou, Directrice de la Sensibilisation Communautaire au GARC, interviewe ces champions pour montrer comment leurs actions contribuent à l’élimination de la rage.

En célébration de ce dévouement et de cette résilience, nous sommes fiers de vous présenter Nada, originaire d’Égypte. Nous lui avons posé des questions sur les débuts de son engagement dans la lutte contre la rage et sur les plus grands défis qu’elle rencontre en Égypte.

 

Qu’est-ce qui vous a incitée à vous engager dans la prévention de la rage et le bien-être des chiens?

Tout a commencé avec Nabeeh, un chien de la communauté que je pris soin et qui est décédé tragiquement de la rage. Il était incroyablement intelligent et doux. Il ne m’a jamais mordue, même après avoir contracté la rage. L’avoir vu souffrir puis être tué par des gens effrayés, qui ne savaient pas comment l’aider… cela a changé ma vie. Ce jour-là, j’ai fait le serment de vacciner le plus de chiens possible, afin qu’aucun animal ni personne ne subisse jamais cette souffrance.

 

Travaillez-vous pour une organisation de protection des animaux?

Pas du tout. Je suis responsable de bureau dans un domaine complètement différent. Tout mon travail sur la rage et le bien-être des animaux se fait bénévolement. Cela inclut le nourrissage, le sauvetage, la vaccination, l’aide et les traitements à long terme pour les animaux. C’est ma passion, et cela me fait plaisir. Je prends en charge toutes les dépenses avec mon propre salaire.

 

Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez en Égypte?

Beaucoup de gens considèrent les chiens comme sales ou dangereux. Certains me demandent même : « Pourquoi aidez-vous les animaux quand les gens ont besoin d’aide ? » Ce n’est pas facile de leur faire comprendre, surtout en tant que femme travaillant seule. Mais j’essaie de leur expliquer que vacciner les chiens, c’est aussi aider les gens : c’est protéger leurs enfants, leur communauté. Je dis toujours : « J’aide vous-même à travers le chien. »

 

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Écoutez un extrait audio de l'interview (0:30)

La formation du GARC a-t-elle changé les choses dans votre travail?

Absolument. Avant, les gens me demandaient : « Qui êtes-vous ? Pourquoi devrions-nous vous écouter ? » Maintenant, avec mes certifications du GARC, je peux leur montrer que j’ai une formation valable. J’ai même imprimé et plastifié mes certifications en format poche pour les porter avec moi. Ça m’aide à gagner leur confiance, et surtout, les formations m'ont donné confiance en moi. Je peux désormais m’exprimer avec des informations précises et claires, et les gens m’écoutent ! Ça me permet d’être utile à mon pays.

 

Pouvez-vous partager un de vos moments les plus fiers en tant que bénévole?

Il y a eu une chienne  enfermée dehors d’un magasin, tandis que ses chiots étaient piégés à l’intérieur. Les gens la considéraient comme agressive parce qu’elle aboyait et tentait de gratter la porte pour entrer. Mais elle voulait juste retrouver ses bébés. Avec une amie bénévole, nous avons sauvé les chiots et les avons rendus à leur mère. Quand je l’ai remis les chiots, elle a pleuré. Je n’oublierai jamais ce moment. Ça m’a montré à quel point la compassion et la sensibilisation peuvent être puissantes. Les chiens, ce sont des familles comme nous.

 

D’où vient votre compassion pour les animaux?

Elle vient de ma grand-mère. Elle avait l’habitude de nourrir les animaux errants du quartier, et je la regardais avec beaucoup d’admiration. Elle est décédée il y a 12 ans, mais je porte son esprit avec moi tous les jours. J’ai même son nom, Fatheya, tatoué sur mon avant-bras gauche. Je suis gauchère, donc chaque fois que je nourris un animal, j’ai l’impression qu’elle le fait encore à travers moi. Sa gentillesse a planté la graine de tout ce que je fais aujourd’hui.

Woman with dog in Egypt

 

Travaillez-vous seule, ou avez-vous des collaborateurs dans votre mission?

Bien que je travaille souvent seule sur le terrain, je ne suis pas vraiment seule. J’ai des collègues bénévoles incroyables, comme Dina Zulfikar. Elle m’aide notamment sur la surveillance et est également une Silver Dog Health Champion (Championne argent du bien-être canine). Elle me soutient et m’enseigne. Et il y a beaucoup de bénévoles comme nous en Égypte, chacun travaillant dans sa propre communauté. Ensemble, nous formons un réseau de compassion et d’action. Nous prouvons que le véritable changement peut venir du bas vers le haut.

 

Comment gardez-vous espoir malgré les défis?

Parce que le changement arrive, même s’il est lent. Les gens commencent à poser des questions au lieu d’attaquer directement. La jeune génération est plus ouverte d’esprit. Le gouvernement commence à vacciner au lieu d’abattre. Et chaque fois que quelqu’un rejoint une campagne de vaccination, aide à tenir un bac à glace ou une seringue, je sais que nous avançons. L’élimination de la rage est possible si nous continuons ensemble.

 

Connectez-vous avec Nada sur les réseaux sociaux ! Vous aussi, vous pouvez faire la différence. Rejoignez dès aujourd’hui nos Communautés contre la rage !