Inde : Un atelier SARE définit les étapes nécessaires pour éliminer la rage

An Indian woman sits with her grandchildren and dog
Une femme en Inde profite d’un moment libre pour jouer avec ses petits-enfants et les chiens. (Photo: Baranidaran D.)

Dans le cadre de la préparation de la réunion de Coopération régionale de l’association d’Asie du sud (South Asian Association for Regional Cooperation : SAARC) en juin 2019, un atelier consacré à l’Approche par étapes vers l’élimination de la rage (Stepwise Approach towards Rabies Elimination : SARE) a eu lieu à New Delhi, en Inde, pour évaluer les progrès accomplis dans la lutte antirabique. Coordonné et dirigé par l’Alliance contre la rage, l’atelier s’est tenu du 6 au 8 juin, avec des représentants fédéraux de différents ministères, parmi lesquels le Commissaire de l’élevage et le co-secrétaire à la santé du bétail. 

Indian delegates particpated in an SARE workshop like the one conducted here in Sri Lanka. (Photo: GARC)
Les délégués indiens ont participé à un atelier SARE tel que celui mené ici au Sri Lanka. (Photo: GARC)

La participation à un atelier SARE permet à un pays d’analyser et de planifier les activités de lutte antirabique à l’aide des outils multi-étapes de SARE pour la planification, le suivi et l’évaluation. Chaque étape comporte des actions pratiques, mesurables, à mettre en place au sein d’un programme de lutte antirabique depuis l’étape 1 jusqu’à l’étape 5.

L’atelier SARE a été un grand succès en démontrant les forces de l’Inde dans la région de la SAARC en termes de diagnostic de la rage. Au total, l’Inde a un score de 1,5 sur l’échelle SARE, indiquant que le pays possède une base solide en matière d’efforts de lutte antirabique et qu’il a connu plusieurs succès au niveau régional dans sa lutte contre la rage. Ce score est vraiment remarquable en regard de la taille et de l’échelle des efforts de lutte en Inde, particulièrement lorsqu’on considère que le nombre estimé de décès humains par la rage représente près de 40% du fardeau global estimé. La priorité a été accordée à court terme à des activités-clés en attente, à l’aide du Plan directeur de l’outil SARE, et plus spécifiquement  

  • L’élaboration et la mise à jour des définitions de cas formalisées et  
  • L’assurance que seuls des vaccins de haute qualité soient utilisés à travers tout le pays. 

La complexité du système de gouvernance de l’état fédéral peut poser des défis en termes de communication et d’échange d’informations, surtout dans un pays aussi étendu que l’Inde (où certains états ont la taille d’un petit pays). Des rapports provenant d’états à travers l’Inde ont permis d’avoir une vision plus précise des différentes initiatives en vue de la lutte et l’élimination de la rage dans chaque état doté d’un gouvernement indépendant. L’atelier SARE a également constitué une plateforme précieuse pour favoriser l’amélioration de la communication et de l’échange de connaissances entre les états. De plus, pour mettre l’accent sur l’importance de la collaboration, des représentants de la Mission Rage du projet d’élimination de la rage de l’état de Goa ont également donné un aperçu de leur travail. 

A la fin de l’atelier, les participants avaient déjà accompli certaines tâches : 

  1. des propositions de candidatures pour les représentants du groupe de travail national sur la rage ont été faites, et  
  2. une liste de laboratoires régionaux certifiés pour la réalisation du test par anticorps fluorescents (FAT), la référence absolue pour la rage, a été rédigée. 

La liste des laboratoires permettra aux professionnels de santé de chaque état d’identifier le laboratoire le plus proche en mesure d’établir un diagnostic de rage, facilitant l’obtention plus rapide du diagnostic.  

Suite à l’évaluation favorable de l’Inde en termes de l’approche SARE, le groupe a proposé, qu’une autre évaluation soit réalisée d’ici un an (avant fin 2020) pour ré-évaluer la situation et mesurer les progrès accomplis au cours de l’année vis-à-vis des activités désignées comme prioritaires. De plus, il a été proposé que l’évaluation SARE soit entreprise à l’échelle de l’état pour faciliter le ciblage, la planification et la mise en oeuvre d’actions spécifiques au sein de chaque état, sous l’égide du plan directeur national de SARE. 

Rédigé par le Dr Terence Scott, GARC

Traduit par le Dr Brigitte Dunais, CHU de Nice, Nice, France