Champions en Action: Wadzanayi, au Zimbabwe
Dans cette série, nous mettons en lumière le travail motivant, les défis et les réussites de nos champions mondiaux de la lutte contre la rage. Kerenza Vlastou, directrice de la sensibilisation communautaire de GARC, interviewe nos champions afin de montrer comment leurs actions nous aident à éliminer la rage.
Pour l'édition d'octobre, nous sommes fiers de vous présenter Wadzanayi, originaire du Zimbabwe. Elle fait tout son possible pour aider à éliminer la rage et améliorer le bien-être des chiens au Zimbabwe. Nous lui avons demandé comment son parcours dans la lutte contre la rage a commencé et quels sont les plus grands défis auxquels elle est confrontée dans son travail au sein de sa communauté.
Qu'est-ce qui vous a incité à devenir une championne de la santé canine?
Ce qui m'a inspiré, c'est mon amour de longue date pour les animaux et mon inquiétude face à l'augmentation de la population canine dans ma communauté. Je suis particulièrement préoccupée par l'élevage dans les arrière-cours et l'accès limité aux soins vétérinaires. La rage est également un problème majeur au Zimbabwe. J'ai vu les souffrances qu'elle provoque et j'ai senti que je devais agir. Ce qui me motive, c'est de voir les gens devenir plus ouverts à l'amélioration du bien-être des chiens et rechercher activement de l'aide et des informations. Quand quelqu'un me remercie d'avoir aidé son chien, je sais que je suis utile.
À quoi ressemble une journée de travail type pour vous?
Ma journée commence tôt au refuge pour animaux Twala Trust Animal Sanctuary. Je nourris les chiens dont nous nous occupons, je nettoie les chenils et j'administre des médicaments aux animaux malades. Je participe également à des activités liées à la rage, notamment dans le cadre de notre programme communautaire appelé « Doggy Tuesday ». Lors de cette journée, nous proposons gratuitement des vaccins contre la rage et de la nourriture pour chiens aux membres de la communauté. Nous parcourons parfois jusqu'à 50 km pour atteindre les personnes, en particulier les propriétaires de chiens âgés qui ne peuvent pas se rendre à la clinique. Il ne s'agit pas seulement des chiens, mais aussi d'établir une relation de confiance avec les personnes qui s'occupent d'eux.
La rage est une maladie évitable, mais elle reste un problème dans de nombreuses régions. Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés pour éliminer la rage dans votre communauté?
L'un des principaux défis réside dans le fait que beaucoup de gens ne comprennent pas à quel point la rage est dangereuse. Certains pensent que des remèdes traditionnels, comme frotter de l'aloe vera sur la morsure, peuvent la guérir. D'autres n'ont pas les moyens ou l'accès aux vaccins post-exposition et ne cherchent donc pas à se faire soigner. L'éducation est essentielle : nous expliquons que la rage est mortelle à 100 % une fois que les symptômes apparaissent, mais qu'elle est également évitable à 100 %. Petit à petit, nous changeons les perceptions grâce à des initiatives clés de sensibilisation et d'éducation.
Quels changements avez-vous observés dans votre communauté depuis que vous avez commencé?
J'ai remarqué un véritable changement. De plus en plus de gens amènent leurs chiens pour les faire stériliser. Lors des campagnes de vaccination, les gens viennent sans que nous ayons à les convaincre, ils savent déjà que c'est important. Ce n'est pas facile, mais quand on voit ces changements, on se rend compte que l'effort en vaut la peine.
Y a-t-il un moment particulier dont vous êtes particulièrement fière?
Tout à fait. Lors d'une campagne de vaccination massive contre la rage et contre cinq autres maladies, j'ai réussi à convaincre de nombreux membres de la communauté d'amener leurs chiens. La participation a été incroyable ! J'avais l'impression que nous faisions de réels progrès dans l'éradication de la rage dans la communauté. Un autre moment que je n'oublierai jamais, c'est lorsqu'un enfant a couru vers moi dans la rue et m'a dit : « C'est la dame qui a sauvé mon chien. » C'est à ce moment-là que vous réalisez que vous avez touché des vies à plus d'un titre.
