Nouvelles fonctions et avis d'experts sur le Bulletin Épidémiologique de la Rage pour étendre ses capacités de rapport.

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Terence Scott (GARC) présentant le Bulletin épidémiologique de la rage à l'académie de DHIS2 à Oslo, en Norvège. Photo: GARC

Sans une surveillance adéquate pour suivre les opérations de contrôle et d'élimination de la rage, il est difficile de déterminer la charge de la maladie et, pendant les dernières phases, de montrer qu'on est libre de rage. Cela a généré un nombre de publications scientifiques sur le cycle de la négligence selon lequel une mauvaise surveillance limite les capacités d'un pays à contrôler et à éliminer la rage et compromet ses demandes d'aides pour le contrôle et l'élimination de la maladie (voir l'article de Taylor et Nel "Global epidemiology of canine rabies : past , present , and future prospects" en 2015).

Historiquement, il y avait peu de ressources et d'outils disponibles permettant aux pays d'améliorer leur surveillance de la rage et il était de la responsabilité de chaque pays de développer son propre système de surveillance et de déclaration. En 2016, par l'intermédiaire du réseau PARACON, GARC a lancé le Bulletin épidémiologique de la rage, un outil développé au départ pour améliorer la déclaration des cas de rage. 

Destiné à remplacer les rapports nationaux dépassés qui étaient auparavant soumis à PARACON, le Bulletin épidémiologique de la rage est une plateforme en ligne, paramétrable, destinée à la collecte et à l'analyse des données, basée sur le système DHIS2 (un système de déclaration actuellement utilisé largement en Afrique) qui peut être adapté non seulement pour travailler à l'échelle d'un pays mais aussi à une échelle administrative inférieure à l'intérieur d'un pays. Vu le succès de l'utilisation de cet outil dans le réseau PARACON, ce bulletin va être élargi pour inclure d'autres réseaux mondiaux, en mettant cet outil à la disposition de tous les pays qui voudront l'utiliser.

Toute cette information est du domaine public mais la plupart des gens n'est pas au courant de ce qui se passe en arrière plan pour s'assurer que le Bulletin épidémiologique de la rage continue à développer et à améliorer ses fonctions, ses interfaces interactives et son ergonomie afin que les pays puissent collecter plus facilement des données plus précises. Le Bulletin épidémiologique de la rage a été lancé en 2016 mais l'équipe de GARC a travaillé plus de 7 mois à développer le système initial. Après cette première étape de développement, les pays utilisateurs ont fait part de leurs retours et de leurs demandes d'amélioration et de développement. GARC a alors dû travailler de façon plus étroite avec les développeurs de DHIS2 ainsi qu'avec la vaste communauté d'experts en développement et en implémentation.

Pour cela, Terence Scott, membre de l'équipe de GARC, a assisté à la réunion des experts de DHIS2 à Oslo, en Norvège, du 14 au 18 août dernier pour présenter un poster sur l'utilisation unique de DHIS2 pour la surveillance de la rage. La plupart des utilisations de DHIS2 concernent la surveillance de la santé humaine, l'utilisation de cette plateforme pour un problème de santé animale était une nouvelle approche. De plus, GARC avait travaillé en étroite collaboration avec les développeurs et avec d'autres organisations internationales pour apprendre de nouvelles fonctionnalités, utilisations, programmation, développements système et méthodes afin d'améliorer le Bulletin épidémiologique de la rage. Avec cette connaissance nouvelle et l'expérience, le Bulletin épidémiologique de la rage continuera à s'améliorer afin de faciliter aux pays participants la collecte, l'analyse et la diffusion des données de surveillance.

De plus, la collaboration entre l'OMS et GARC pour le signalement des cas s'est renforcée en facilitant aux pays la déclaration des cas par un partage automatique des données entre le Bulletin épidémiologique de la rage et l'observatoire de la santé mondiale de l'OMS. De nouvelles fonctionnalités comme un partage automatique des données, de nouvelles possibilités de cartographie, des développements spécifiques peuvent être demandées pour faciliter l'utilisation du Bulletin par les pays. Si votre pays est intéressé par l'utilisation ou par le développement du Bulletin épidémiologique de la rage, n'hésitez pas à contacter GARC pour en parler.

Soumis par Terence Scott, GARC et membre du comité de pilotage du Réseau PanAfricain de Contrôle de la Rage (PARACON). Des informations complémentaires sur le Bulletin épidémiologique de la rage sont disponibles dans l'article suivant: " Addressing the Disconnect between the Estimated, Reported, and True Rabies Data: The Development of a Regional African Rabies Bulletin."

Traduit par Jacques Barrat, ANSES-Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France