Les manifestations de la Journée Mondiale contre la Rage attirent l'attention sur les efforts de prévention de la rage.
Afin de soutenir son objectif "Plus de rage en 2030", GARC a demandé aux gouvernements, organisations et individus d'organiser des manifestations pour la Journée Mondiale contre la Rage qui pourraient augmenter la sensibilisation à la rage dans leurs communautés.
La réponse de la communauté de la rage a été retentissante. Les citoyens se sont associés aux représentants du gouvernement, universitaires, ONG locales, vétérinaires et étudiants. Il en est résulté l'organisation de 229 manifestations dans 56 pays, toutes pour marquer la Journée Mondiale contre la Rage.
De nombreuses vaccinations de masse des animaux, y compris en Afrique du Sud, aux USA et en Inde, ont eu lieu dans plusieurs continents, à la fois dans des pays où la rage est endémique et dans des pays indemnes. Cela souligne l'importance des manifestations liées à la rage dans des pays indemnes qui veulent le rester.
Beaucoup de ces vaccinations s'accompagnaient de campagnes de sensibilisation à la rage. Des expositions avaient lieu, des brochures étaient distribuées puis des questionnaires étaient organisés avec bonne humeur, nourriture et boisson en abondance. Quelques âmes créatives ont saisi cette opportunité de maintenir en forme et de donner de l'exercice à leur chien en même temps. Par exemple, une course pour la vigilance nationale sur la rage de 10 kilomètres a été organisée au Kenya. Aux Philippines, une fête foraine a été organisée en même temps qu'une campagne de sensibilisation, des vaccinations gratuites, des jeux et des goûters. Plusieurs fashionistas ont aussi saisi cette opportunité de montrer leurs chiens impeccablement habillés lors d'un show Mon chien chic aux Philippines. Les participants devaient montrer qu'ils étaient de bons maîtres, en particulier avec un carnet de vaccination antirabique à jour.
Les enfants sont depuis longtemps identifiés comme une population particulièrement vulnérable aux contaminations rabiques. Il était réconfortant de voir que plusieurs personnes l'avaient compris et avaient organisé des activités ciblant les enfants. À Taïwan, un manga de 24 pages sur la rage pour les enfants a été créé par l'Université Nationale de Taïwan et l'Université japonaise de Kyoto Sekai. Le gouvernement taïwanais a aussi étendu le programme de l'école élémentaire pour y inclure la sensibilisation à la rage, en particulier pour les enfants des zones de montagne. Les adolescents n'étaient pas oubliés, un concours de peinture murale entre écoles secondaires publiques a été organisé à Manille, aux Philippines, où les artistes étaient invités à illustrer par le dessin ou la peinture leur interprétation du thème "Zéro cas en 2020". (Les Philippines espèrent être libres de rage en 2020.)
Des talk shows télévisés consacrés à la rage étaient fréquents ces derniers mois. Par exemple, le reportage “Parlons de la rage” a été diffusé au Nigéria le 28 septembre. Des émissions à la radio étaient aussi organisées dans différents pays comme le Kenya, les Indes, la France et les Philippines. Ces émissions ont grandement profité aux populations des pays où la rage est endémique , elles venaient en complément des campagnes actives de sensibilisation menées dans les zones rurales et isolées.
La Journée Mondiale contre la Rage était l'occasion de renforcer le concept de la santé unique auprès des professionnels de la santé humaine et de la santé animale. Le réseau de santé animale aux Caraïbes a organisé des webinaires et des ateliers, il a imaginé une trousse "Laissez la rage dehors" pour les officiels de la santé publique afin d'améliorer surveillance, contrôle et prévention de la rage dans la région. Des webinaires ont aussi été organisés par le Ministère de l'Agriculture en Indonésie, l'OIE en Tunisie, l'Institut Pasteur en Iran, et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations Unies (FAO). Le complexe hospitalier vétérinaire de Oyo, au Nigéria, a organisé des meetings mensuels pour que les médecins et vétérinaires partagent leurs informations et discutent avec le public citadin.
La Journée Mondiale contre la Rage de 2017 a prouvé que le pouvoir et le prestige ne sont pas nécessaires pour faire la différence. Les organisateurs de manifestations ont montré qu'avec de la passion et un peu de créativité de grandes avancées peuvent être accomplies dans la lutte contre la rage tout en passant un moment agréable.
Contribution du Dr. Jnaneepriya Krishnasamy, volontaire de GARC.
Traduit par Jacques Barrat, ANSES-Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, France