Kerenza discute avec des Champions: Dr. Rey Del Napoles à propos de changer les mentalités et d'éliminer la rage

Pour cette édition de « Kerenza discute avec des champions », nous avons rencontré le Dr. Rey Del Napoles, vétérinaire dévoué et expert en élimination de la rage aux Philippines. Fort de plusieurs décennies d’expérience dans la gestion de la population canine, l’élaboration de politiques et l’engagement communautaire, Dr. Napoles est en première ligne dans la lutte contre la rage. Mais au-delà de la science et des stratégies, son travail révèle le rôle puissant du comportement humain dans la création de changements durables.
De la psychiatrie à sauver des vies: une carrière dans la médecine vétérinaire
Le Dr. Del Napoles n’avait jamais envisagé de devenir vétérinaire. Au départ, son intérêt se portait sur la médecine humaine, en particulier la psychiatrie. Mais le destin en a décidé autrement. « Je n’avais aucune idée que le programme le plus important de l’université dans laquelle je me suis transféré était celui de la médecine vétérinaire », rit-il. « Je voulais juste étudier les sciences, mais j'ai fini par obtenir le meilleur score à l'examen d'entrée, donc, que cela me plaisait ou pas, j'y étais». Ce tournant inattendu l’a conduit à une carrière où, non seulement il soignerait les animaux, mais il influencerait aussi les politiques nationales, y compris la loi sur la rage aux Philippines.
La culture et la communauté: Pourquoi la comportement humain est-il la clé

Aux Philippines, tout comme dans d’autres pays, le concept de la possession d’animaux de compagnie peut être très différent des normes occidentales. « La plupart des chiens ne sont pas confinés, ils errent librement dans la communauté », explique le Dr. Del Napoles. « Les gens les considèrent comme des gardiens naturels ou même comme des broyeurs de déchets alimentaires ». Ces attitudes profondément ancrées rendent difficile la possession responsable d’animaux et le contrôle de la rage.
L'un des plus grands obstacles? Changer la perception des gens. « Nous travaillons pour faire évoluer cette mentalité, afin qu'ils considèrent les chiens non plus comme des biens, mais comme des membres de la famille », dit-il. Cette approche est essentielle, car, lorsque la communauté se sent responsable de ses chiens, elle est plus encline à les vacciner, à les stériliser et à en prendre soin. Ce sont des étapes fondamentales dans la prévention de la rage.
Une action simple, un changement puissant
Le Docteur Del Napoles partage une anecdote réconfortante qui montre comment l’éducation et la sensibilisation peuvent faire évoluer les attitudes envers la possession responsable des animaux. « Il y avait un homme qui laissait son chien errer librement tout le temps », se souvient-il. « Il n’avait jamais vu l’importance d’amener son chien chez le vétérinaire. Mais après avoir assisté à l’une de nos sessions éducatives, quelque chose a changé. Il a décidé d’emmener son chien pour le faire stériliser ».
Au début, l’homme semblait hésitant, incertain de ce à quoi s’attendre. Mais, au lieu de simplement laisser son chien, il est resté pour observer toute la procédure. En observant le processus chirurgical minutieux, il a été stupéfait. « Je me souviens qu’il répétait sans cesse : ‘C’est comme une chirurgie humaine !’ », raconte le Docteur Del Napoles. Voir le professionnalisme des vétérinaires et réaliser que son chien était traité avec soin et respect l’a profondément touché.
Ce qui était encore plus remarquable, c’était l’évolution de sa perception de son propre chien. C’était un homme qui n’avait presque jamais touché son chien auparavant, le traitant davantage comme une présence fonctionnelle que comme un véritable compagnon. Mais après l’opération, il a pris son chien délicatement dans ses bras et l’a emmené chez lui. Un geste simple, mais tellement significatif. « Ce moment est resté gravé en moi », dit le Docteur Del Napoles. « Cela m’a montré que le changement de comportement ne se fait pas uniquement avec des mots, mais aussi à travers les experiences ».
L' histoire ne s'arrête pas là. L'année suivante, ce même homme est revenu , non seulement avec son propre chien, qui était maintenant propre et bien soigné, mais aussi avec son voisin et leur chien. Il était devenu un défenseur dans sa communauté, encourageant les autres à vacciner et à stériliser leurs chiens. « Voilà comment le changement se produit », dit le Docteur Del Napoles en souriant. « Une personne à la fois, une décision à la fois. Et avant que tu t'en rendes compte, toute une communauté pense différemment ».
Ce sont ces petits changements de mentalité, mais pourtant puissants, qui continuent à le motiver. « Il faut des années pour voir un changement concret, mais chaque personne qui change de perspective est une victoire », dit-il. Et, avec chaque histoire de succès, la vision d’un avenir sans rage devient de plus en plus possible.
Investir dans la prévention de la rage : une histoire de succès
Quand le Docteur Del Napoles est devenu membre de l’administration de Quezon City, le contrôle de la rage n’était pas une priorité. Mais il a convaincu les autorités locales d’investir dans l’acquisition de vaccins plutôt que d’attendre l’aide du gouvernement national. « Nous avons désormais le plus grand budget pour le programme de lutte contre la rage du pays : 25 millions de pesos (environ 433 000 dollares américains ) par an, ce qui nous permet de vacciner environ 300 000 chiens chaque année », dit-il fièrement. Le Docteur Napoles utilise les outils de données GARC pour suivre son travail d’élimination de la rage.
Mais pour lui, il ne s’agit pas seulement de financements et de chiffres. Il s’agit de s’assurer que les ressources se traduisent en actions. « Nous avons formé et mobilisé 30 vaccinateurs communautaires pour aller porte à porte. À quoi servent les vaccins s’il n’y a pas assez de personnes pour les administrer? ».
Le chemin à parcourir
Malgré ces succès, les défis demeurent. Les idées fausses sur la rage, les traditions culturelles et même les enjeux politiques peuvent ralentir les progrès. Mais le Dr Napoles garde espoir. « Il faut agir maintenant. Nous travaillons dans des délais serrés : Zero by 30 n’est pas seulement un slogan, c’est un engagement. Si nous voulons éliminer la rage, nous devons continuer à vacciner, éduquer et engager les communautés ».
Alors que notre conversation touche à sa fin, sa passion était évidente. Que ce soit sur le terrain, lors des discussions politiques, ou dans la salle de classe en formant de nouveaux vétérinaires, le Docteur Rey Del Napoles fait une différence : un chien, une personne et une communauté à la fois.

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